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  • Photo du rédacteurJessica Gouin

L'astuce CHOISIR pour les aînés et leurs proches aidants

Chaque année jusqu’en 2026, le Mouvement Santé mentale Québec met de l’avant l’une des 7 astuces pour se recharger, qui sont des moyens de protéger notre santé mentale et celle des personnes qui nous entourent. Cette année, la campagne porte sur l'astuce CHOISIR.


J’ai eu envie d’approfondir cette astuce dans les aspects qui concernent les aidants. Aujourd’hui, je m’adresse spécifiquement aux proches aidants d’aînés. J’aborderai prochainement des éléments qui touchent les aidants d’adolescents et de personnes ayant des problématiques de santé mentale.


Notez que je me suis fortement inspirée de l'outil "Choisir, c'est ouvrir une porte - fiche d'animation, population aînée".


La marge de manœuvre de notre proche aidé

Comme je l'ai mentionné dans une de mes publications la semaine dernière, il est important de préserver autant que possible l'autonomie de notre proche, en tenant compte de ses capacités et de nos propres limites en tant qu'aidants.

Évidemment, cela est différent pour chacun. Une personne ayant des pertes cognitives n'aura donc pas nécessairement la même capacité de prendre des décisions éclairées qu'une personne qui n'en a pas. Et, malheureusement, plus les atteintes cognitives sont importantes, plus le degré d'autonomie diminue.

Dans tous les cas, on peut tout de même trouver des moyens de lui laisser la plus grande marge de manœuvre possible.

Offrir des choix concernant les services, les soins et la manière de les recevoir


Bien souvent, nous avons tendance à nous inquiéter pour les personnes aînées et voudrions choisir à leur place, mais nous oublions qu'elles ont de l'expérience et qu'elles sont capables de choisir par elles-mêmes!

Pour une personne aînée qui a toutes ses facultés mentales, nous pouvons, en tant qu'aidants, prendre le temps de cerner ses besoins, de bien l'informer de toutes les options possibles, des pours et des contres pour chacune d'elles ainsi que des limites imposées par le contexte.

Par exemple, si mon proche n'est plus en mesure d'effectuer l'entretien ménager de son domicile lui-même, je peux l'informer des ressources disponibles (ex.: services privés, Coopératives à moindre coût, etc.). Si je me sens en mesure de l'aider à effectuer certaines tâches, je peux lui offrir tout en lui indiquant mes limites personnelles (ex.: la fréquence, le type de tâche, etc.). Toutefois, si je ne me sens pas en mesure de le faire, peu importe la raison, je devrai aussi lui en informer et le ramener aux ressources disponibles.


Ainsi, nous laissons la latitude à notre proche de choisir vraiment selon ce qui a du sens pour lui et en toute connaissance de cause.

Si notre proche refuse l'aide offerte ou les ressources que nous lui proposons, nous pouvons, dans un premier temps avoir certaines réflexions. Si cela n'est pas absolument nécessaire, s'il n'y pas de danger ou de conséquences graves, et surtout, s'il est capable de prendre cette décision en toute connaissance de cause et qu'il est en mesure d'assumer les conséquences de son refus, nous pouvons alors décider de lâcher prise et de choisir nos batailles. Par exemple, est-ce si grave si mon proche n'est pas parfaitement rasé et peigné à tous les jours, s'il porte souvent les mêmes vêtements qu'il trouve confortables même s'ils sont un peu usés, si son domicile n'est pas toujours "spick and span…? Bien sûr, cela dépend de ses valeurs et priorités.

Si au contraire, il est essentiel à sa santé et à son bien-être de recevoir un soin ou un service, nous pouvons tenter d'autres approches. Par exemple, nous pouvons prendre le temps de l’écouter, essayer de comprendre la source du refus, faire preuve d’empathie et reconnaître ses émotions et ses besoins, lui donner toutes les informations nécessaires pour faire un choix éclairé, voir avec lui les pours et les contres, lui expliquer pourquoi cela est important, etc.


Nous pouvons également lui faire part de nos inquiétudes et réfléchir avec lui à des solutions qui lui conviendront et nous rassureront. Par exemple, si elle risque de tomber dans son appartement, peut-être pourrait-elle porter un bouton d’alerte qui détecte les chutes et envoie un signal s’il y a lieu ou sur lequel elle peut appuyer au besoin.


Toutefois, si malgré tout ça, notre proche refuse toujours et qu'il est apte à consentir à des soins, nous ne pouvons pas l'y forcer. Même si c'est déchirant, il est parfois bénéfique que notre proche vive et assume les conséquences de ses propres choix, et ce, autant pour lui que pour nous-même.

Vous trouverez plus d'astuces pour aider votre proche à faire des choix dans l'outil "Choisir, c'est ouvrir une porte - fiche d'animation, population aînée", en pages 6 et 7, ainsi qu'un exemple concret à la page 10.

Si notre proche a des pertes cognitives, il faudra alors s'adapter à sa réalité et moduler notre soutien en fonction des capacités qu’il lui reste. Parce que, même s'il y a des choses qu'elle n'est pas en mesure de choisir seule, une personne en pertes cognitives conserve tout de même certaines aptitudes, aussi petites soient-elles.


Nous pouvons donc lui offrir le plus de choix dans la limite du possible (ex. le moment de la journée, la manière, etc.). Par exemple, il est possible que mon proche ne sache pas quoi répondre si je lui demande ce qu'il aimerait manger pour le souper. Toutefois, il se peut qu'il soit en mesure de choisir entre deux repas proposés.


En résumé

Même si c'est difficile, il est possible de trouver un certain équilibre nous permettant de préserver autant que possible l'autonomie de notre proche aîné, en fonction de ses aptitudes.

Toutefois, si cela est bénéfique pour tous, il ne faut pas non plus perdre de vue que nous avons également des limites et qu'il est aussi important de les respecter.

Je tiens aussi à rappeler que chaque aîné et chaque situation est unique et donc que tout ce qui est écrit ici ne s'applique pas nécessairement à tous. Prenez seulement ce qui vous convient, adaptez ce que vous pouvez à votre réalité et laissez le reste aux autres!

 

*Notez que le féminin ou le masculin est ici utilisé afin de ne pas alourdir le texte, mais que les hommes et les femmes sont autant concernés les uns que les autres


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